CCHA , Historical Studies, 65 (1999), 125-130
Abstracts/Résumés
Bernard Daly
The Evolution of the Thinking of Eugene Cullinane,
CSB, 1936-1948
A priest of the Congregation of St. Basil, Toronto,
Eugene Cullinane taught economics at St. Thomas More College, University of
Saskatchewan, in Saskatoon, from 1939 to 1941 and 1945 to 1948. He stressed
papal teachings about the evils of both communism and capitalism. Convinced
that the Co-operative Commonwealth Federation (CCF) party came close to church
social teachings, he met opposition from Catholics who said the papal
condemnation of socialism applied to the CCF. In 1946, Bishop Philip Pocock of
Saskatoon asked Cullinane not to write or give speeches about socialism. In the
spring of 1948, an article and letter by Cullinane were published, and Pocock
had him removed from the diocese for disobedience. An examination of
Cullinane’s motives show that his first concern always was his mission as a
priest to teach. When he joined the CCF and wrote about socialism it was for
pedagogical, not partisan, reasons.
Un prêtre catholique, Eugène Cullinane, membre de la
Congrégation de St-Basil de Toronto, enseigna l’économie à l’Universite de
Saskatchewan de 1939 à 1941, et de 1945 à 1948. Il soulignait, dans ses cours,
les déclarations papales concernant les erreurs, et du communism, et du
capitalisme. Il arriva à la conviction que le parti Co-operative Commonwealth
Federation (CCF) était proche des idéaux sociaux catholiques. En 1946, l’évêque
de Saskatoon, Mgr Philip Pocock, demanda au RP Cullinane de ne plus parler au
sujet du socialisme en public. Au printemps de 1948, un article de Cullinane
ainsi qu’une lettre de sa main furent publiés, à la suite de quoi Mgr Pocock
bannit Cullinane du diocèse de Saskatoon. Une étude pousée de l’affair révèle
que Cullinane fut toujours motivé par sa responsibilité d enseigner la vérité.
Dans son esprit, son appui au parti CCF avait un but pedagogique, et non pas
des objectifs politiques.
John Edward FitzGerald
“Archbishop E.P.
Roche, J.R. Smallwood, and Denominational Rights in Newfoundland Education,
1948.”
In 1916, the Roman
Catholic archbishop of Newfoundland, E.P. Roche, warned the priests of his
archdiocese that union with Canada would endanger Newfoundland’s denominational
education system unless Catholic educational terms were met. It was a fear
Roche harboured until confederation in 1949. In mid-1947, Newfoundland’s
confederate leader, J.R. Smallwood, knew that Roche opposed union, so he sought
the assurances of the Apostolic nuncio to Canada that confederation could not
possibly harm Newfoundland Catholic educational rights. Educational rights were
again guaranteed in a proposed terms of union sent to Newfoundland in October
1947 by Canadian Prime Minister W.L.M. King. Armed with these terms, Smallwood
campaigned for confederation in two referenda campaigns in 1948. But in a bid
to solidify Protestant support for confederation, Smallwood appealed to
Orangemen and vilified Roche and the Roman Catholic hierarchy. After the vote,
Smallwood and King’s successor, Louis St. Laurent, explicitly guaranteed Newfoundlanders
that the customary legal rights of religious denominations in education would
receive formal, permanent protection in the final Canada-Newfoundland Terms of
Union.
En 1916, l’archevêque catholique de Terre-Neuve, E.P.
Roche, avertit les prêtres de son archidiocèse que l’union avec le Canada
mettrait en péril le système éducatif confessionnel à Terre-Neuve, à moins que
l’union ne tînt compte des conditions imposées par l’éducation catholique.
Roche vécut avec cette peur jusqu’à la Confédération en 1949. Vers la mi-1947,
le dirigeant confédéré, J.R. Smallwood, sachant que Roche était opposé à
l’union, rechercha une alliance avec le nonce Apostolique du Canada, qui devait
lui assurer que la confédération ne serait pas néfaste aux droits de l’éducation
catholique à Terre-Neuve. Les droits de l’éducation furent garantis une fois de
plus dans une proposition de termes et conditions de l’union, envoyés à
Terre-Neuve en octobre 1947 par le Premier Ministre Canadien W.L.M. King. Armé
de ces termes et conditions, Smallwood milita en faveur de la confédération
lors de deux campagnes de référendum en 1948. Mais, enjoint de consolider le
soutien protestant à la Confédération, Smallwood fit appel aux orangistes et
diffama Roche, ainsi que la hiérarchie de l’Église Catholique. Après le vote,
Smallwood et le successeur de King, Louis St. Laurent, donnèrent aux habitants
de Terre-Neuve l’assurance explicite que les droits légaux coutumiers des
confessions religieuses dans le domaine de l’éducation seraient protégés de facon
formelle et permanente, et ce selon les termes définitifs de l’Union
Canada-Terre-Neuve.
Frederick J. McEvoy
“These Treasures of
the Church of God”: Catholic Child Immigration to Canada
One of the most
controversial migration movements of modern times was the dispatch of some
98,000 British children to Canada between the 1870s and the 1930s. Many of
these children, who were set to work as agricultural labourers or domestic
servants, suffered physical and emotional abuse at the hands of their employers;
virtually all were deprived of a normal childhood. Although this movement was
originally driven by a revival of Protestant Evangelicalism in Britain, the
Catholic Church quickly became involved for fear of losing Catholic children to
the faith. This involvement has received little attention in the literature.
This paper places the Catholic effort in the context of child immigration
generally and traces the establishment in Canada of St. George’s Home in
Ottawa, through which over 8,000 Catholic children passed.
L’un des mouvements d’immigration les plus contestés
des temps modernes fut l’envoi de quelque 98000 enfants britanniques au Canada
entre les années 1870 et 1930. La plupart de ces enfants, que l’on envoyait
comme travailleurs agricoles ou comme domestiques, souffrirent de mauvais
traitements, physiques ou psychologiques, infligés sous la tutelle de leur
employeur; tous, pour ainsi dire, ont été privés d’une enfance normale. Bien
que ce mouvement d’immigration fût à l’origine motivé par une résurgence de
l’Évangélicalisme Protestant en Grande-Bretagne, l’Église Catholique ne tarda
pas à s’impliquer, de peur de perdre des enfants catholiques à la foi. Cet
engagement de l’Église Catholique n’a pas retenu jusqu’à maintenant l’attention
des chercheurs. Cette communication a pour but de situer l’effort catholique
dans le contexte de l’immigration infantile et de retracer l’établissement au
Canada de La Maison St. George à Ottawa, par laquelle ont passé plus de 8000
enfants catholiques.
Vincent J. Mcnally
“Challenging the
Status Quo: An Examination of the History of Catholic Education in British
Columbia”
British Columbia is
distinctive among Canadian provinces in being the most unchurched region of the
country, a fact that has greatly influenced the development of Catholic
education in the province. Though Catholic and Anglican schools date from the
late 1840s, a free, tax-supported public school system was put in place as
early as 1865, and repeated attempts by Catholic and Anglican religious leaders
to convince the province to establish a separate school system have all failed.
Only in 1978, largely as the consequence of a steady increase in conservative
Christian immigration, did the province begin to provide partial funding for
non-public schools. Since then religious school attendance has doubled from 4%
to 8% of the overall school population. Despite this development, however, the
overwhelming majority of British Columbians remain as strongly opposed as ever
to the idea of a separate school system. In recent years over 40% of the
students attending Catholic schools are not Catholic. Studies show that most
parents who send their children to religious schools do so mainly for
non-religious reasons such as smaller classes and better discipline. It is a situation
in which funding for non-public schools might end as quickly as it began.
La Colombie Britannique se distingue des autres
provinces canadiennes en ceci qu’elle est la région qui compte le moins
d’églises dans le pays, ce qui a considérablement influencé le développement de
l’éducation catholique dans la province. Bien que les écoles catholiques et
anglicanes datent de la fin des années 1840, un système scolaire publique
gratuit, financé par les impôts, fut mis en place dès 1865, et les efforts
répétés des dirigeants catholiques et anglicans de convaincre la province
d’établir un système scolaire indépendant n’ont pas abouti. Ce n’est qu’en
1978, principalement en conséquence d’une augmentation constante de la
population immigrante chrétienne conservatrice, que la province a commencé à
financer en partie les écoles privées. Depuis, le nombre d’inscrits dans les
écoles religieuses a doublé, et est passé de quatre à huit pour cent de
l’ensemble de la population scolarisée. En dépit de cette évolution,
l’écrasante majorité des habitants de Colombie Britannique reste toutefois plus
que jamais opposée à l’idée d’un système scolaire indépendant. Au cours des
dernières années, on a dénombré plus de quarante pour cent des élèves
scolarisés dans les écoles catholiques qui n’étaient pas catholiques. Des
études montrent que la plupart des parents qui envoient leurs enfants dans des
écoles religieuses le font principalement pour des raisons non religieuses
telles que le nombre d’élèves par classe, et une meilleure discipline. Dans
cette situation, le financement des écoles privées pourrait bien se finir aussi
vite qu’il a commencé.
Marion Norman
“Making a Path by
Walking: Loretto Pioneers Facing the Challenges of Catholic Education on the
North American Frontier
This article traces
the beginnings of the Separate School Apostolate in English-speaking Canada and
Illinois, and, in particular, the heroic self-sacrifice of Sister Gertrude
Fleming of the Irish (Loretto) Branch of the Institute of the Blessed Virgin
Mary as the first religious to teach in what would become the Metropolitan
Separate School System. Adapting with courage and foresight to the perceived
needs of this challenging educational apostolate, these Loretto pioneers
responded to the evolving demands of the provincial system of education,
including teacher training and certification, required for preparing young
people for admission to Normal Schools and Universities. Thus, the Catholic
school population, drawn mainly from indigent immigrant families, were fitted
for future leadership in the Church and society.
Cet article retrace
les débuts de l’Apostolat des Écoles Indépendantes dans le Canada anglophone et
dans l’Illinois, et plus précisément, le sacrifice héroïque de Soeur Gertrude
Fleming de la branche irlandaise (Loretto) de l’Institut de la Sainte Vierge
Marie, qui fut la première religieuse à enseigner dans ce qui allait devenir le
Système Scolaire Métropolitain Indépendant. Faisant preuve de capacités
d’adaptation, de courage, de vision, et sachant prévoir les besoins de cet
apostolat difficile dans l’éducation, ces pionniers ont répondu aux exigences
sans cesse changeantes des systèmes d’éducation provinciaux, y compris la
formation et la certification des enseignants, qu’il fallait pour préparer de
jeunes gens à l’admission aux Écoles Normales et dans les Universités. Ainsi,
la population catholique scolarisée, issue surtout des populations immigrantes
indigentes, était préparée à l’intégration dans la classe dirigeante, dans
l’Église et dans la société.
Luca Codignola
Roman Catholic
Ecclesiastics in English North America, 1610-58: A Comparative Assessment
In the first half
of the seventeenth century, English North America was a low priority in the
agenda of the European Roman Catholic hierarchy. Furthermore, there was little
agreement if not outright hostility among the ecclesiastics who were involved
in missionary activity there. Only five missionaries (three secular priests and
two Jesuits) were active in Newfoundland (1621-29), and eighteen Jesuits in the
Virginia-Maryland region (1633-58). There was also an aborted plan to send
fourteen secular priests to Maryland (1641). A comparison between the English
and the French missionary networks in North America shows that their
experiences differed in scope, but followed exactly the same pattern.
Pendant la première
moitié du XVIIe siècle, l’Amérique du Nord ne fit pas la priorité de l’Eglise
catholique européenne. Par ailleurs, les missionnaires qui y travaillaient faisaient
partie de réseaux différents, qui souvent manifestaient une hostilité
réciproque. Seulement cinq missionnaires (trois prêtres séculiers et deux
Jésuites) travaillèrent à Terre-Neuve (1621-29), et dix-huit Jésuites dans la
région du Maryland et de la Virginie (1633-58). En 1641 il fut question
d’envoyer quatorze prêtres séculiers au Maryland, mais le plan n’eut pas
d’issue. Une comparaison entre le réseau missionnaire français et le réseau
anglais montre que les deux suivaient le même modèle de comportement, bien que
le français fût beaucoup plus nombreux que l’anglais.