CCHA, Historical Studies, 50 (1983-84), 3-4

 

 

Avant-propos




       Les lecteurs réguliers des volumes annuels de la SCHEC/CCHA seront surpris de voir arriver cette année deux forts volumes plutôt qu’un seul. C’est le cadeau que la Société offre au public, pour marquer son 50e anniversaire (1933-1983). À cette occasion, on a voulu organiser un congrès à haute teneur scientifique et dresser un bilan de ‘'histoire religieuse (catholique) au Canada, tout en regroupant les deux sections, française et anglaise.

        Le premier volume s’ouvre sur un aperçu de l’histoire de la Société, ses origines et ses tendances historiographiques. Suit un ensemble de communications qui présentent différents aspects de l’action de l’Église. À côté des thèmes plus classiques: les structures, le clergé, l’éducation, on trouvera des thèmes dont chacun reconnaît l’importance mais qui sont trop souvent négligés: la spiritualité, les missions.

        Le texte de la conférence publique de Claude Ryan, qui ouvre le second volume, permet une réflexion approfondie sur l’évolution du catholicisme québécois des vingt dernières années. Un autre ensembe de communications analyse l’interaction entre religion et vie nationale et l’importance du facteur religieux pour les divers groupes ethniques. Le volume se clôt sur les actes du Congrès de Vancouver de la section anglaise qui a tenu, comme à chaque année, à suivre les Congrès des sociétés savantes, et sur la bibliographie compilée par le P. B.F. Hogan, que nous remercions au passage pour ce travail ingrat, mais combien utile.

        Pour traiter de tous ces sujets, la Société a fait appel à des historiens chevronnés, les Moir, Savard, Sheehan, Voisine, Lemieux, Oury – et je m’excuse de ne les pouvoir nommer tous – mais aussi à des jeunes, frais émoulus ou encore dans le feu de leur thèse de doctorat: M.W. Nicolson, C. Champagne, R. Heap, J. Zucchi. Enfin, puisque l’histoire religieuse, comme toute l’histoire d’ailleurs, s’ouvre de plus en plus aux autres disciplines, on a fait appel à des chercheurs en sociologie (P.A. Turcotte), en anthropologie (A. Doran-Jacques), en droit canonique (F.G. Morrisey).

       Malheureusement, le tableau est loin d’être complet, et nous en sommes bien conscients. Il aurait fallu des ateliers sur les classes sociales, le monde ouvrier, les relations avec les protestants et le mouvement oecuménique, l’art religieux, la pratique religieuse et le vécu du peuple chrétien, et combien d’autres encore... Ces deux volumes permettent néanmoins de se faire une bonne idée de l’état de l’historiographie religieuse canadienne aujourd’hui, avec ses forces et ses faiblesses. Nous remercions à nouveau tous ceux et celles qui ont collaboré à leur préparation.

 

Guy LA PERRIÈRE

Président SCHEC